Séjour de danse africaine au Sénégal

Salamata Diallo est professeur de danse africaine et de Pilates à la Réunion. Elle a choisi le Sénégal et l’espace Aduna’m pour y organiser un stage. Elle nous raconte.

• Salamata, explique-nous d’où tu viens et ce que tu fais.

Je vis à la Réunion, où j’ai créé il y a 20 ans l’association Aduna Océan Indien. On organise des cours de danse africaine, ainsi que de percussions africaines, le doum, et des spectacles et animations.

Je suis née en France de parents sénégalais ; c’est pour cela que je retourne au Sénégal régulièrement, pour les voir et pour organiser des stages de danse africaine.

A la Réunion, certaines personnes ont une image erronée de l’Afrique, au niveau de l’hygiène par exemple. Même si c’est relativement proche de la Réunion, les femmes surtout ont peur d’y voyager seules. C’est pour cela qu’on organise ces stages : elles sont encadrées, donc sécurisées.

Tu viens d’organiser un stage de danse africaine à l’espace Adunam, en janvier dernier. Raconte-nous.

C’est très compliqué de partir en ce moment, donc nous étions moins nombreuses que prévu : nous étions 6, de la Réunion, de Mayotte et de Bordeaux. On a organisé le stage avec Khady Sarr, une autre professeur de danse africaine.

Nous avons passé 4 jours à Kel, un village de pêcheurs près de Toubab Dialaw, où Khady Sarr possède une maison. Ces premiers jours ont été 100% danse africaine : saba et danse mandingue. Puis on part à l’Espace Aduna’m, et là, changement de décor : c’est le désert du Sahel.

On en a profité pour ouvrir le stage pas uniquement à la danse, mais aussi à des activités de développement personnel : yoga, Pilates, méditation, conscience du mouvement. Khady Sarr a développé un concept appelé méditation africaine : l’espace Aduna’m est tout à fait propice à ce genre d’activités.

• Pour toi, qu’est ce que l’espace Aduna’m possède de si particulier ?

On arrive après 10 heures de route, on est au milieu du désert sénégalais, et on débarque dans cette oasis : l’endroit est tout à fait spécial. Il est fermé, ce qui donne une impression de cocon. C’est un bon lieu de retraite, de travail sur soi. Et à la fois, on se reconnecte à la terre, on est près des choses simples, des animaux, des plantes…

Souvent, pendant les séjours au sein de l’espace Aduna’m, les gens lâchent des émotions. Ils se recueillent, méditent ou sont dans une bulle. Il y a des chamboulements dans le corps ou l’esprit. A la fin, il arrive souvent qu’ils pleurent ou craquent. Les stagiaires ont été très émues de ce qu’elles ont pu vivre là bas, même si c’est un mode de vie très simple.

C’est en même temps très confortable, avec de vraies chambres climatisées, de bons lits… On s’y retrouve en tant qu’Européens, tout en étant en immersion dans la vie sénégalaise.

• Raconte-nous une journée type dans l’Espace Aduna’m.

Souvent, le programme qu’on avait organisé pour les stages de danse africaine est chamboulé parce qu’on profite d’être là bas pour ne « rien » faire. On participe aux travaux des champs, on fait à notre rythme les tâches quotidiennes de la vie rurale au Sénégal : laver son linge, s’occuper des enfants, aller au village en charrette… On est loin de la productivité, on casse le rythme.

On fait des activités corporelles, on se repose. Les stagiaires ont aussi participé à la plantation d’arbres fruitiers. Les années précédentes, on avait récolté les fleurs d’hibiscus pour le bissap, on s’était occupées du compost…

Un conseil pour qui souhaite participer à un stage de danse africaine au Sénégal ?

On a souvent plein d’idées reçues sur l’Afrique, plein d’a priori. Il faut lâcher prise et s’attendre à tout, sans venir avec sa mentalité d’Européens. On ne perd pas non plus la tête et on s’adapte au pays, avec ses valeurs et ses traditions !

J’aimerais qu’on prête davantage attention, dans les stages de danse africaine, au respect, au côté sacré de la danse et qu’on en profite pour travailler sur son intériorité. C’est pour cela qu’on propose des stages de danse africaine avec un aspect développement personnel, très important selon moi.

Vous souhaitez participer à un stage de danse africaine au Sénégal ou en organiser un ? Contactez-nous : aduna@hotmail.fr